Au milieu des invasions, des luttes intestines, pendant la décadence romaine, peu de place est laissée au développement des arts. Il faut attendre Charlemagne qui, pour l'édification de ses palais, appelle des artistes byzantins. Peu de traces nous restent du costume avant le XIème siècle.
Les étoffes de laine ou de lin ne sont pas toujours unies mais parfois brochées d'or ou de soie. Celles utilisées par les classes élevées viennent d'Orient.
Le commerce et l'industrie sont peu développés, mais on achète bon, beau et cher et on renouvelle rarement.
A ce moment, le costume le plus simple est court. Les rois, les prêtres, les personnages importants et les vieillards portent la tunique longue. Deux influences marquent cette période : l'influence byzantine et l'influence hellénistique.
On vêt d'abord le "chainse" ou chemise de lin ou de soie qu'on n'aperçoit pas et qu'on quitte pour la nuit, les manches en sont courtes.
Les "braies" couvrent les hanches et descendent jusqu'aux genoux. Elles sont de lin, de laine ou de soie, retenues par une ceinture nommée "braïel".
La "cotte" ou "bliaud" est le vêtement de dessus, il est d'une coupe évasée vers le bas, souvent brodé avec un large galon plat formant empiècement arrondi ou carré autour du cou, les manches en sont longues et ajustées.
Sous l'influence méridionale de l'entourage de la Reine Constance d'Arles, la jupe de cette cotte se porte fendue sur les côtés, ou devant et derrière.
A Munich on conserve le bliaud dit "de l'Empereur Henri II", il est de soie brochée et la bordure qui forme empiècement est ouverte du côté gauche pour ménager une poche.
Cette tunique se porte avec ou sans ceinture, ou avec ceinturon tenant l'épée, les plis du buste retombent par dessus.
Les tuniques des rois, des prêtres et des vieillards sont longues.
Le manteau long ou plus souvent court est quadrangulaire ou semi-circulaire, s'attache devant ou sur l'épaule par une agrafe ou des pattes de tissu.
Le "pluvial" est un vêtement à capuchon qui sert aux voyageurs.
Les "chausses" sont des bas longs, s'attachant au "braïel", couvrant le bas des braies qu'elles remplacent parfois.
Des rubans noués prennent l'allure de jarretières, chacune d'une couleur différente, on laisse pendre les bouts ou on enlace la jambe. Parfois, des bandes de laine ou d'étoffe s'entrecroisent maintenues par des lanières.
D'après les comptes du temps, on fait grand usage de fourrure: petit-gris, menu-vair, hermine, martre. Le roman de Garin de Loherain dit: "...Richoise n'est ne de vair ne de gris, Li cuers d'un hom vaut tout l'or d'un pais...".
Au début du siècle la barbe est longue, puis la mode provençale est de se raser la tête devant, la chevelure tombant droit derrière.
Par réaction, les français gardent les cheveux longs devant et la tête est rasée derrière.
Dans le cours du siècle, on trouve diverses espèces de coiffures: un petit chapeau de feutre en cône, un bonnet carré à 4 pans de laine feutrée posé sur la tête sans courbure, puis celui qui a une pointe flottant derrière, genre de bonnet phrygien et toutes sortes de variantes...
Les souliers terminés un peu en pointe sont faits d'étoffe simplement ouverts sur le cou de pied, ou à pattes, d'autres maintenus au moyen de bandelettes.
Des patins de bois permettent de marcher dans la boue.
Les gants sont employés aussi comme symbole; jeter son gant était provocation, le présenter était soumission.